INTÉRÊTS DE LA RELAXATION
Nous venons de préciser quelques différences entre relaxation et sophrologie. Nous soulignons toutefois ici les intérêts d'une pratique régulière de la relaxation.
La relaxation vise principalement à :
diminuer le niveau de tension musculaire ;
d'obtenir une sensation d'apaisement psychologique ;
tout en maintenant l'esprit en éveil.
D'après un texte de Jacques Van Rillaer, professeur de psychologie à l'Université de Louvain-la-Neuve et aux Facultés universitaires St-Louis (Bruxelles), enseignant à l'Association Française de Thérapies Comportementales et Cognitives - AFTCC - de Paris. Ce descriptif concerne la relaxation dite comportementale (qui utilise essentiellement la relaxation musculaire progressive de Jacobson ou le training autogène de Schultz) mais reste valable pour toute méthode de relaxation utilisée régulièrement et de manière autonome.
Il est intéressant de souligner l'intérêt de se relaxer régulièrement.
Se relaxer ne consiste pas à s'avachir dans un fauteuil confortable ou à faire une sieste sous un arbre en été. Il s'agit d'être à la fois dans une attitude passive ("a let it happen attitude", selon H. Benson) sans tensions inutiles, tout en étant attentif ou concentré sur un stimulus déterminé : sensations corporelles, respiration, image mentale, son, objet... C'est d'ailleurs le choix du stimulus qui diffère selon la méthode (sophrologie, training autogène, relaxation progressive, etc.) ou selon la technique en sophrologie.
Certaines personnes se disent incapable de suivre ce type d'entraînement. Notons que ce sont souvent ces mêmes personnes qui en tireraient le plus de bénéfices à long terme !
Nous pensons notamment au "schème comportemental de type A", caractérisé par :
une lutte contre le temps (impatience, rapidité dans l'action, plusieurs activités en même temps...) ;
une lutte contre les autres (ambition sociale, compétitivité, émotion d'hostilité...) ;
un engagement élevé dans l'action (le bourreau de travail).
Ce schème comportemental serait un facteur de risque élevé de maladies cardio-vasculaires chez l'homme, notamment à cause des deux premiers points (urgence et hostilité). Rassurons les personnes concernées : il est possible de modifier ce schème comportemental et de réduire sensiblement le risque coronarien.
Objectifs de l'entraînement à la relaxation :
1 - Mieux gérer les réactions émotionnelles
La capacité de bien se relaxer est une composante essentielle dans l'apprentissage de la régulation des émotions et des impulsions.
Cet apprentissage est utile pour diminuer le trac et d'autres réactions émotionnelles qui perturbent le déroulement optimal du quotidien. En devenant capable de diminuer la tension psychique et mentale dans une situation stressante, on parvient à mieux adopter une démarche de résolution de problème et l'on est psychologiquement plus efficace.
La personne qui a suivi correctement une formation en relaxation - notamment par l'auto-entraînement pluri-hebdomadaire - devient plus sensible à l'augmentation de tensions corporelles, un indice capital pour enclencher une procédure d'autogestion consciente et éviter d'être pris dans un orage émotionnel. Elle devient capable de diminuer en quelques secondes le degré de tension et de se rapprocher ainsi de l'activation physiologique optimale pour le comportement souhaité.
2 - Diminuer le niveau général de stress
L'apprentissage méthodique de la relaxation permet de diminuer l'excès de tension musculaire et de tension psychique chez des personnes qui sont stressées de façon fréquente ou chronique. Cet apprentissage permet d'adopter un style de vie plus "cool ", moins fatigant. Il permet ainsi de prévenir une série de troubles somatiques et psychiques.
3 - Se reposer rapidement
L'apprentissage de la relaxation permet de récupérer rapidement de l'énergie grâce à
- des séances de relaxation plus ou moins longues (10 à 30 min) et profondes
- des "mini-relaxations" (quelques secondes ou min) réparties à travers la journée.
En cas de surcharge de travail, il est préférable pour la santé de faire une "pause-relaxation" que de sur-consommer des substances stimulantes, du café par exemple.
4 - Faciliter un sommeil réparateur
Lorsqu'on a appris à se détendre vite et bien, on parvient à s'endormir rapidement, on se rendort plus facilement en cas d'interruption du sommeil, on dort mieux, plus profondément. Le temps passé à dormir peut donc être écourté.
5 - Faire des expériences de sérénité
On peut organiser des séances de relaxation profonde pendant lesquelles on écoute de la musique et/ou on visualise mentalement des scènes agréables. Ces séances permettent ce que Abraham Maslow appelait des "expériences de sommet", des moments particulièrement heureux et revitalisant.
Place de la relaxation dans une thérapie comportementale :
Certaines difficultés psychologiques et somatiques se résolvent simplement par l'apprentissage de la relaxation selon le programme proposé notamment dans le cadre des thérapies comportementales : séances régulières de relaxation-repos et adoption quasi instantanée d'une attitude relativement détendue dès l'apparition de situations stressantes.
C'est le cas de troubles fonctionnels, tels que l'hypertension artérielle, des céphalées de tension, des maux de dos, certaines formes d'insomnies, etc.
Pour nombre d'autres difficultés, cet apprentissage est un élément capital, quoique non suffisant (par exemple dans le traitement des phobies et des crises de panique) ou bien un élément très précieux, même s'il n'est pas indispensable (par exemple, dans le traitement de certaines dépressions).
Mais, si vous êtes sujet à ces troubles de manière récurrente, nous pouvons que vous pousser à prendre conseil auprès de votre médecin généraliste d'un psychiatre ou psychologue formé aux thérapies comportementales.
De toute façon, l'apprentissage de la relaxation apporte de grandes satisfactions à la majorité des personnes qui ont poursuivi l'intégralité de l'entraînement proposé en thérapies comportementales. Le temps investi est largement regagné grâce à l'amélioration de la qualité du sommeil, la diminution du stress et de la fatigue.
RESUME
NOTRE DEFINITION DE LA SOPHROLOGIE
La sophrologie est une science* qui étudie la conscience humaine,
C’est un ensemble de techniques et de méthodes à médiation corporelle.
Elle vise la conquête ou le renfort de l'équilibre entre nos émotions, nos pensées et nos comportements.
Au croisement de la relaxation occidentale et de la méditation orientale adaptées, elle permet à chacun de trouver de nouvelles ressources en lui-même et d'améliorer sa qualité de vie.
PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA SOPHROLOGIE
1. Amener le schéma corporel a plus de réalité vécue, habiter le corps en bonne santé et conquérir l'harmonie physique et psychique.
2. Renforcer l'action positive, afin de développer les éléments positifs du passé, du présent, de l'avenir et de mieux utiliser tous nos potentiels.
3. Développer la réalité objective, pour apprendre à voir les choses davantage comme elles sont, de développer plus de réalisme et d'efficacité dans l'action.
4. Adapter les techniques et méthodes aux situations et / ou participants à chaque séance.
5. Prendre conscience de notre schéma existentiel comme réalité à vivre.
TECHNIQUES ET METHODES
• Les relaxations dynamiques de Caycedo (RD ou RDC).
Elles sont très efficaces et permettent une progression plus importante que les sophronisations spécifiques. Il existe douze « degrés », les trois premiers s'inspirent de techniques orientales ( Yoga indien, Tummo tibétain, Zazen japonais). Pratiquées debout et assis sur une chaise, en pleine lumière, elles constituent la méthode privilégiée en groupe et représente l'un des piliers de la sophrologie. Elles regroupent plusieurs techniques suivant une méthode rigoureuse dans des objectifs à longs termes.
• Les sophronisations ou techniques spécifiques
Techniques surtout pratiquées en séance individuelle, elles sont nombreuses et choisies en fonction de l'apprenant, sa demande et de leur pertinence. Citons la concentration sur un stimulus interne, la projection sensorielle imaginée vers le futur, l'évocation de souvenirs agréables. Il s'agit essentiellement d'une adaptation, d'une personnalisation en protocoles courts (5 à 20 minutes), précis, avec des objectifs immédiats ou à courts termes.
L''ASPECT SOCIAL
L'apport de la sophrologie :La sophrologie, par ses principes d'action, lutte contre la vision systématiquement négative de la vie, renforce la confiance en soi, structure l'individu par la conquête du schéma corporel. Sa capacité à mieux gérer les émotions par des exercices variés favorise la négociation des situations difficiles. L'attitude phénoménologique va restituer un espace propre de contact avec le monde, évitant de suivre les diktats médiatiques. Les modifications biologiques induites par la sophronisation sont autant de régulations quotidiennes. Une attitude positive envers soi-même va peu à peu permettre d'éviter les comportements agressifs, tant alimentaires que comportementaux, contre notre propre personne. Un projet personnel de vie peut en découler.
Le sophrologue vous guidera dans les cas suivants, parmi d'autres :
• Apprendre à gérer le stress
• Développer la concentration et la volonté
• Retrouver un sommeil réparateur
• Se préparer à un événement important (sportif, scolaire, naissance, chimiothérapie...)
• Résoudre le manque de confiance en soi, la culpabilité, la timidité
• Apprendre à faire le deuil
• Arrêter de fumer
• Vaincre une phobie, une peur
• Lutter contre la boulimie, l'anorexie
• Développer l'imagination et la créativité
• Vaincre une maladie fonctionnelle
• Accepter et combattre sa maladie
• Accompagner une analyse
La sophrologie apporte également des réponses aux problèmes de fatigue, de gestion de stress, de motivation, de communications inhérents à la vie de l'entreprise.
La sophrologie développe la conscience de façon à harmoniser le corps et l'esprit, en chassant peurs, angoisses et tensions. Allongé ou assis, on apprend à se détendre physiquement par un jeu de respiration et de visualisation de chaque partie du corps (de la tête aux pieds), au son de la voix du sophrologue. Il n'y a aucun contact physique. Une fois relaxé (15 à 20 mn selon l'état de tension), le sophrologue nous fait accéder aux régions supérieures de la conscience par des exercices de visualisation/concentration, différents selon la pathologie de chacun : combattre sa maladie, accompagner une chimiothérapie, vaincre une phobie, soulager la douleur, faire son deuil, préparation à la naissance, lutter contre l’anorexie, la boulimie, se débarrasser des addictions comme le tabac ou le stress et ses émotions, Ou l’alcool, lutter contre un état dépressif, travailler sur la pensée positive, se préparer à une anesthésie ou une intervention chirurgicale, préparer une compétition sportive ou un examen scolaire, faire une sophro-analyse, gérer son stress)
LA CONSCIENCE :
La conscience en sophrologie englobe les aspects cognitifs (les pensées, croyances... conscientes ou non), conatifs (les affects et les émotions) et somatiques. Elle ne s'y conçoit pas comme une simple fonction de rationalisation.
La conscience est
"la force qui permet l' intégration de tous les éléments psychologiques et physiques de la personne humaine, c' est à dire la force qui l' anime. La sophrologie considère l’homme comme un être indivisible, original et transcendant (...)" (Caycedo, 1979).
"la force responsable de l' intégration de l'existence de l'être"
" Théorie" Caycédienne fondatrice de la Sophrologie :
États et niveaux de conscience (1960)
Caycedo distingue les états - variations qualitatives, axe horizontal du schéma - et les niveaux de conscience - variations quantitatives, axe vertical du même schéma de l'éventail. Ces éléments ne sont pas spécifiques à la sophrologie.
Les états et les niveaux de la conscience
Caycedo différencie
Trois états de conscience (variations qualitatives) :
1) - Pathologique (C.P.), étudiée par la psychiatrie ;
2) - Ordinaire (C.O.), étudiée par la psychologie ;
3) - "Sophronique" (C.S.), étudiée par la sophrologie.
La "conscience sophronique" renvoie à un état de bien-être et d'harmonie biologique, psychologique et sociologique, c'est-à-dire d'harmonie avec soi-même et avec le monde extérieur. Elle correspond à une intégration existentielle positive.
Ces états de conscience peuvent être permanents ou transitoires. La plupart des êtres humains habitent le monde de la Conscience Ordinaire ou naturelle et ont trois possibilités existentielles
(Théorie des "possibilités existentielles de l'Être") :
1. rester toute la vie dans cette conscience ordinaire ;
2. tomber dans le monde de la conscience pathologique à cause de la maladie mentale ou physique (maladie existentielle) ;
3. conquérir le monde de la conscience sophronique (càd, harmonieuse), objectif fondamental de la sophrologie.
Trois niveaux de conscience (variations quantitatives) : veille, sommeil et entre les deux : "niveau sophroliminal" (N.S.L.). C'est au "niveau sophro liminal" que les sensations corporelles sont le mieux perçues et intégrées. C'est à ce niveau que la dynamisation des structures de la conscience est la plus facile et efficace.
Les niveaux de conscience décrits par Caycedo, correspondent en fait à des niveaux de vigilance (ou, "états de vigilance" étudiés en physiologie : veille, sommeil, coma...). Nous faisons pour notre part, avec les apports de Bernard Santerre, la distinction entre "niveaux de vigilance" (mesurables, quantifiables) et "niveaux de conscience" (ou qualité de "présence", subjectifs, qualitatifs), non représentés sur ce schéma.
L'entraînement vise
la découverte et la conquête de l'état de "conscience sophronique" à l'aide d'une dynamisation des structures positives au "niveau sophro liminal".
PRINCIPES FONDAMENTAUX
Le schéma corporel comme réalité vécue :
Pour habiter le corps en bonne santé et conquérir l' harmonie physique et mentale, grâce à la répétition de la prise de conscience corporelle.
"Toujours le corps (...) la perception corporelle. Le schéma corporel, c' est la base de la conscience.
Le corps, c' est la présentation de la conscience." (Caycedo)
"La conscience corporelle devient non seulement un moyen mais l'objectif final." (Sri Aurobindo, yogi)
Le schéma corporel est une notion complexe qui recouvre la représentation mentale du corps, son "dessin", les sensations (intéroceptives, proprioceptives et extéroceptive), formes, volumes, posture, etc. Il permet la conscience de soi.
Pour Caycedo, le schéma corporel est essentiellement le "sentiment du corps" (2003).
Les stimulations corporelles de la relaxation dynamique permettent ainsi une liaison plus fine entre les sensations, la perception (avec la représentation du schéma corporel) et la motricité. Il ne s'agit pas tant de se représenter notre corps (schéma) que de la sentir - ressentir, de le vivre tel qu'il est réellement.
Renforcer l' action positive :
Toute action positive dirigée vers notre corps ou vers notre mental à une répercussion positive sur notre être tout entier. L'activation répétée du positif provoque un "effet boule de neige" sur toute la personne.
En sophrologie, on ne travaille pas sur le négatif : activer le négatif risquerait d'engendrer une activation négative de la personne dans sa globalité. On se trouve ainsi en opposition avec certaines propositions qui encouragent d'analyser les expériences négatives, traumatisantes, en les évoquant pendant de nombreux mois... ou années.
Développer la réalité objective :
Pour vivre davantage dans la situation présente, là où nous nous trouvons, s'adapter ainsi de façon plus adéquate aux différentes situations et mieux satisfaire l'expression de nos propres besoins.
"Objectif = réalité" (Jacques Raynal)
Il est ainsi nécessaire pour le sophrologue de pratiquer lui-même la méthode proposée dans une optique de développement personnel et pour :
percevoir l'état de sa propre conscience (émotion, tension...) ;
percevoir l'état de conscience des sujets qu' il accompagne et adapter la méthode au plus juste ;
avoir une attitude plus juste, vis-à-vis de lui-même et de son entourage.
Ainsi, en sophrologie, l'objectif est avant tout de renforcer les structures positives que nous avons tous en nous, en nous appuyant sur les sensations corporelles. Mais cela ne doit pas déboucher sur une déconnexion d'avec la réalité. D'où la nécessité d'être encadré par une personne compétente et appliquant elle-même ce qu'elle propose.
Soulignons encore que, si l'apprentissage se fait auprès d'un sophrologue, ce dernier ne doit être qu'un "passeur" pour le débutant. Rapidement, il est nécessaire d'apprendre à se détacher de toute intervention extérieure (sophrologue, K7, etc.) et devenir autonome.
Adaptabilité :
Caycedo propose désormais ce qu'il désigne comme un "quatrième principe" : l'adaptabilité de la méthode à l'élève. C'est-à-dire que le sophrologue va proposer la ou les techniques qui lui semblent les plus justes pour une séance donnée. Mais il ne faudrait pas y voir - nous précise-t-il - une construction d'un protocole mélangeant des techniques autres que celles proposées en sophrologie. C'est effectivement là une tentation de quelques sophrologues "formés" à d'autres méthodes. De même, il s'agit bien pour le sophrologue de s'adapter, non d'adapter son ou ses élèves à la méthode.
Ce principe est, pour nous, déjà présent dans le principe précédent..
Notre schéma existentiel comme réalité à vivre :
Principe explicité plus récemment et souligné avec le huitième degré de la Relaxation Dynamique de Caycedo.
Complément de la notion de schéma corporel, le schéma existentiel réunie les dimensions neuro-physiologique et psycho-affective (cognitions, émotions, dimension conative) base de la conscience humaine pour la sophrologie.
Il s'agit de vivre dans notre conscience une réalité liée à nos valeurs personnelles et profondes. Il ne s'agit pas seulement de "faire de la sophrologie" mais davantage d'utiliser les entraînements comme tremplin pour notre quotidien et construire un projet à vivre. La pratique - à travers les Relaxations Dynamiques de Caycedo et les techniques spécifiques - n'est que le moyen visant une projection vers une existence (plus) harmonieuse.
L'alliance sophronique :
S'il ne s'agit pas d'un "principe", l'alliance sophronique est un élément essentiel en sophrologie.
Elle désigne la relation spéciale qui existe entre le sophrologue et l'élève pendant l'apprentissage de techniques sophrologiques. "Pendant l'alliance sophronique le sophrologue renonce au caractère directeur, impératif et se limite à l'enseignement des méthodes et procédés sophroniques que le patient ou élève réalisera suivant sa propre initiative" (Caycedo, 1972). Cette relation de "personne à personne" se réalise grâce à un climat de confiance, d'échanges et d'empathie du sophrologue. Ce dernier ne reste qu'un "passeur" qui se doit d'être le plus juste possible, conscient de ses limites... c'est-à-dire, d'être dans sa réalité objective !
Le transfert psychologique - ou report de sentiments (haine, érotisation, dépendance, etc.) vers le thérapeute - décrit par la psychanalyse existe en sophrologie (comme dans toute relation humaine) mais n'est pas utilisé en tant que support thérapeutique.
De la même manière, les phénomènes contre transférentiels - reports de sentiments du thérapeute vers son patient - doivent être pris en compte par le sophrologue et nécessite, lorsqu'ils se manifestent de manière marquée, une supervision par un tiers (travail d'inspiration psychanalytique, par ex.).
Ces manifestations sont- me semble-t-il - davantage présentes en séance individuelle.
LES DIFFÉRENTES TECHNIQUES :
Il existe deux grands ensembles ou catégories :
1. Les "Relaxations Dynamiques", que nous avons évoquées dans l'historique et que nous allons reprendre plus en détails.
2. Les techniques spécifiques ou "Sophronisations".
1 - Les "Relaxations Dynamiques - RD":
Pratiquées debout et assis sur une chaise, elles constituent la méthode privilégiée en groupe et représente l'un des piliers de la sophrologie. Elles regroupent plusieurs techniques codifiées de manière très précises dans des objectifs à long terme. Chaque RD dure en moyenne une heure.
On y trouve "une union magistrale entre certains concepts de la phénoménologie de Husserl, Heidegger et Binswanger dont Caycedo fut le dernier disciple, avec quelques racines des plus importantes techniques orientales d'entraînement psychophysique
Pour nous, comme pour A. Caycedo, les Relaxations Dynamiques sont l'essentiel de la sophrologie. Elles permettent de dynamiser la conscience.
La "Relaxation Dynamique" du 1er degré (RD1), la corporalité* :
Le 1er degré de la RDC représente en lui-même une pédagogie vivantielle de la concentration (Caycédo, 1999).
Elle se compose d'une douzaine de stimulations corporelles réalisée debout, les yeux fermés, le plus souvent en "respiration synchronique" (inspiration, rétention, stimulation ou tension douce, expiration, relâchement). Chaque série stimulant tour à tour différents "systèmes" corporels, est suivie d'un temps d'intégration, moment privilégié pour percevoir les zones stimulées intégrées au corps tout entier. Ce 1er degré vise à renforcer de manière pratique le schéma corporel, notion complexe qui recouvre la représentation mentale du corps, son "dessin", les sensations, formes, volumes, posture, etc. Il s'agit de renforcer la présence du corps dans la conscience, de libérer toutes les sensations ou toutes les tensions corporelles ("relaxation"), d'amener une présence particulière du corps. Ces différents phénomènes sont expérimentés d'autant plus facilement que l'on se trouve dans la "Conscience Isocay", Précisons encore qu'il ne s'agit pas de "voir" le corps mais bien de le sentir ou ressentir, d'être attentif aux informations perçues dans les différentes parties du corps.
La sophrologie est-elle de l'hypnose ?
Historiquement, la sophrologie est étroitement liée à l'hypnose et certains sophrologues utilisent également l'hypnose. Mais la sophrologie, ou plus précisément, les Relaxations Dynamiques, ne sont pas de l'hypnose.
J'ai pratiqué les procédés hypnotiques avec une intention de recherche et je les ai abandonnés parce qu'un de ses fondements consiste en la modification de l'état de la conscience, ce que je n'ai pas jugé nécessaire pour la pratique de ma Méthode, laissant son emploi aux psychologues, psychiatres et experts responsables" (Texte de Alfonso Caycedo, 2001 - Fondateur de la SOPHROLOGIE CAYCEDIENNE))
Une première série de différences est l'absence de philosophie, de méthode d'entraînement de la personnalité et de sémantique spécifique dans l'hypnose.
Une seconde, liée à la première, est la place réduite laissée à la personne (plus souvent "patient" dans le cas de l'hypnose). L'objectif peut être souhaité par le patient (hypnose thérapeutique, par exemple) mais le moyen de l'obtenir est entièrement sous le contrôle de l'hypnotiseur. En sophrologie, au contraire, on propose au sujet de s'approprier une méthode pour l'utiliser de manière autonome. Il est toutefois possible de rencontrer des hypnotiseurs qui se présentent comme sophrologues... et des sophrologues hypnotiseurs sans le savoir ou le reconnaître !
Soulignons de plus que l'hypnose est inductive et hétérogène, comme lors de nombreuses "sophronisations" ; la sophrologie vise à être déductive (découverte personnelle des phénomènes) et autogène, comme lors des "Relaxations Dynamiques".
Ainsi l'utilisation d'un langage poétique, de "belles paroles", de métaphores, injonctions, imagerie et autres suggestions... sont des techniques très utilisées en hypnose (et hélas, dans beaucoup d'approches "sophrologiques") et ne rendent pas le "patient" ("passif") autonome.
Le "Terpnos Logos" idéal (le discours du sophrologue durant la séance) serait... le silence !
Précisons d'une part que le Terpnos Logos du sophrologue doit évoluer au fil des acquisitions des personnes guidées : d'explicatif au départ (et donc plus détaillé), il devient orientatif et ne propose plus que des sortes de balises avec, par exemple, l'utilisation de noms clés dans des phrases courtes.
2 Sophrologie et Yoga ?
La sophrologie "n'est pas une méthode orientale de libération comme le Yoga et le Zen. J'ai voyagé en Orient pour étudier le Yoga, le Zen et le Tummo et d'autre procédés pratiqués par les mystiques orientaux ; je reconnais la grande importance qu'ont ces méthodes dans leurs philosophies et de l'énorme force qu'ils ont dans l'activation et l'inhibition de la conscience pour atteindre leurs objectifs de la conquête du Samadhi, le Satori, le Nirvana, etc. Je crois que ces procédés sont extraordinairement actifs et doivent être dirigés par des Maîtres authentiques. Ma méthode s'oriente vers d'autres directions et se base sur l'intégration de la conscience, évitant tout genre de modification. A part quelques gestes et postures, elle ne pratique pas ce genre de procédés". (Caycedo, 2001)
Caycedo a vécu en Inde avec des yogis. Il connaît donc bien le sens transcendantal du Yoga, même si ce sens est souvent mis de côté en occident. Le Yoga est ancré dans la pensée religieuse de l'Inde : "celui qui ne croit pas en la réincarnation, ni en la loi du karma, ne fait pas - nous dit Caycedo - du yoga dans sa forme pure et exacte ; il en est de même pour le zen japonais".
Si certains d'entre vous "pratiquent" le Yoga, sans adhérer à la philosophie sous-jacente, cette première réponse n'est sans doute pas satisfaisante. Il est vrai que la "Relaxation Dynamique de Caycedo ® " du premier degré s'inspire d'une forme de Yoga. Il est donc normal d'y trouver - vu de l'extérieur - des similitudes : respiration synchronisée avec certains mouvements, concentration sur les sensations corporelles, pleine conscience de l'acte exécuté... Mais en sophrologie, on ne vous demandera pas de vous asseoir en "lotus" (on utilise plus souvent une chaise) ou de faire d'autres "asanas" (postures codifiées). On ne vous parlera pas davantage de "prana", ou d'énergie dans une acception ésotérique. On échangera davantage sur votre expérience de la séance et vous resterez libre d'adapter les propositions à vos possibilités ou limites du moment.
Notons que le "Yoga" tel qu'on peut le pratiquer en France, reste une discipline saine et extrêmement bénéfique. Relaxation progressive de Jacobson, training autogène de Schultz, sophrologie, Yoga, Taï Chi Chuan, etc. .......sont des propositions différentes qui peuvent conduire à un même bien-être : chacun a aujourd'hui souvent la possibilité de choisir la discipline qui lui convient le mieux. Je ne crois pas qu'il existe une voie meilleure qu'une autre, il existe par contre probablement des "guides" ou "passeurs" plus compétents que d'autres... des propositions plus pragmatiques, d'autres plus philosophiques. Reste ensuite à l'intéressé de s'entraîner activement et non consommer passivement.
Un site d'information sur le yoga que j'ai trouvé intéressant : www.chez.com/shakti/france/yoga/union.htm
3 Sophrologie et parapsychologie ?
La parapsychologie étudie les phénomènes paranormaux. La sophrologie, au contraire, s'intéresse à la conscience humaine et universelle, aux phénomènes normaux spécifiques à l'être humain.
4 Quel contexte pour pratiquer la relaxation ?(1)
Il est important de se mettre en bonne situation pour débuter convenablement l'apprentissage. Demandez aux proches de vous laisser seul et tranquille pendant une demi-heure (éventuellement placer sur la porte une étiquette du style "ne pas déranger - s.v.p."). Videz la vessie. Choisissez un endroit calme et agréable. Veillez à bénéficier d'une bonne température, ni trop froide (ce qui provoque des crispations musculaires), ni trop chaude. Neutralisez les sources possibles de distraction (débranchez le téléphone, fermez les fenêtres... le son continu d'un ventilateur n'est pas nécessairement dérangeant). Desserrez cravate éventuelle et vêtements, enlevez les chaussures, les lunettes, etc.
Notons toutefois que la sophrologie vise aussi une meilleure adaptation aux situations quotidiennes habituellement perçues comme difficiles.
"Pour être plus juste", la posture "Isocay" est précédée de deux postures :
1/ la posture "Isocay distension" (à rapprocher de "l'attitude du cocher de fiacre" proposée par Schultz, où les mains glissent sur l'avant des genoux, le corps et la tête inclinés et relâchés.
2/ la posture "Isocay tension", à partir de la posture précédente : inspiration, rétention de l'air, tension agréable de tout le corps (légère extension de la tête) pendant 2 à 3 secondes... Expiration, relâchement et recherche de la posture "Isocay d'intégration" proprement dite.
Posture du 3ème degré :
6 Que faire face aux idées parasites durant la relaxation ?(1)
Des idées intrusives ou parasites apparaissent inévitablement. Il est généralement inefficace de vouloir les chasser à tout prix. Lorsqu'elles surgissent, la stratégie généralement la plus efficace consiste à réorienter l'attention vers les informations ou sensations corporelles, la respiration... plutôt que de vouloir à tout prix chasser ces idées ou "faire le vide". Il importe également d'accepter d'être ainsi relativement perturbé plutôt que de s'énerver.
Une attitude fondamentale pour bien se relaxer est de "laisser-être", "laisser-aller", "laisser-passer"... Après plusieurs semaines ou mois de pratique, les idées intrusives deviennent moins fréquentes et importantes. La concentration s'améliore considérablement.
La conscience est toujours dirigée vers quelque chose. On ne peut donc pas "ne pas penser" ou "faire le vide". Mais nous pouvons décider de diriger notre conscience vers l' objet (au sens large) que nous choisissons. L'attitude naturelle ou primaire (Husserl) de notre conscience est d'attribuer à notre insu un sens aux objets au regard de nos connaissances. Le propos de la sophrologie - s'appuyant en cela sur la phénoménologie (selon Husserl) - est de découvrir notre conscience (ses dimensions psychiques, somatiques...) dans une attitude neutre, comme si c'était la première fois (il s'agit en fait toujours d'une 1ère fois, chaque instant étant différent !).
7 Entraînement personnel en sophrologie
"La connaissance ou la foi la plus assurée est incapable de donner la force et l'habileté nécessaires à l'action
Il est important de prévoir non seulement un moment quotidien (planifié) mais aussi un lieu d'entraînement. Dix minutes suffisent après la phase d'apprentissage : mieux vaut privilégier la répétition (10min tous les jours ou 4 jours par semaine) à la durée (une séance d'une heure / semaine).
Une séance quotidienne peut constituer à :
1. faire une stimulation corporelle debout extraite de la "Relaxation Dynamique du 1er degré" (en veillant à ne pas choisir toujours la même) avec la pause d'intégration (accueil des sensations, perception des phénomènes) qui doit durer au moins autant de temps ;
2. s'asseoir pour faire une concentration sur l'objet pendant plus d'une minute ;
3. faire éventuellement une technique supplémentaire déjà expérimentée avec un sophrologue ;
4. une pause d'intégration ou une lecture du corps, de la tête aux pieds ;
5. une pause de totalisation ou d'intégration de toute la séance pendant quelques respirations ;
6. la dynamisation des 3 capacités de base proposées en sophrologie (ou capacités de votre choix) : confiance en soi, harmonie, capacité d'espoir ;
7. l'activation de la conscience ou "désophronisation" avec
8. une "phéno-description" écrite synthétique ou non des phénomènes : perception et critique de la séance (sensations, émotions, pensées...).
8 Fréquence des exercices ?
Idéalement les exercices de relaxation ou sophrologie se font une ou deux fois chaque jour. Si vous êtes très occupé, vous pouvez vous limiter à un exercice tous les deux jours. Trois ou quatre exercices par semaine est un minimum pour progresser à un bon rythme. Vous pouvez également écourter la séance. Notez notre remarque sur le schème comportemental de type A décrit dans Les intérêts de la relaxation. L'apprentissage est d'autant plus rapide que les exercices sont fréquents. Il est cependant peu utile de s'exercer plus de deux fois par jour.
9 Horaire des exercices ?
Les exercices peuvent être faits à différentes heures. Il est même conseillé d'essayer de varier l'horaire. Toutefois on ne peut effectuer un exercice convenable quand on est pressé par le temps ou fort stressé par des soucis ! Le matin au réveil n'est pas idéal si vous avez des engagements : vous risquez d'être crispé(e) ou de vous rendormir, notamment si vous choisissez de faire votre séance allongée. Le soir, tout juste avant de s'endormir, est souvent le meilleur moment pour les personnes très occupées. Toutefois, à ce moment-là, l'exercice risque d'être interrompu par l'endormissement. Ceci constitue un inconvénient si c'est souvent le cas (à moins que l'apprentissage de la relaxation ait pour objectif de faciliter l'endormissement).
Des moments à conseiller sont : vers 14 heures (la vigilance est généralement moindre ; la relaxation constitue à ce moment une excellente pause) ; vers 18 heures (la fatigue de la journée favorise la relaxation, mais entraîne moins facilement l'endormissement qu'au moment du coucher ; elle peut alors favoriser une soirée plus agréable ou plus productive).
10 Durée des séances et progression de l'apprentissage ?
1. Les premières séances seront longues et profondes : environ 1/2 heure de "relaxation" (quinze premiers jours).
2. Les séances personnelles devront progressivement être écourtées à 20 minutes (les quinze séances suivantes, par exemple) puis 10 minutes (quinze autres séances). Mais des séances d'environ 30 minutes (ou plus) seront pratiquées régulièrement.
3. A ce stade de l'apprentissage, il serait intéressant de programmer des "mini-relaxations" ou "relaxations-minute", réalisées dans des situations déterminées, en plus des séances de 10 min. Par exemple, à chaque attente (feu rouge, ascenseur, file...), avant de mettre la voiture en route, chaque fois qu'on se met à table ou au travail ; chaque fois que le téléphone sonne ou qu'on se rend aux toilettes, etc. Attention ! il ne suffit pas d'avoir l'intention : il faut "programmer" concrètement, se fixer des objectifs progressifs (tant de relaxations minutes dans la journée...).
4. La dernière étape consiste à diminuer la tension face à des situations stressantes. Cette étape est la plus difficile et nécessite un entraînement préalable important pour être efficace (2 mois à raison d'une séance quotidienne semble un minimum).
11 Durée de l'apprentissage ?
Au cours de l'apprentissage, il est capital d'éviter toute hâte et tout perfectionnisme : il importe de répéter les exercices, de les répéter encore, et de ne pas chercher d'emblée à réaliser de bonnes "performances". Les premiers exercices doivent se faire lentement.
Chez la plupart des personnes, la capacité de se relaxer vite et bien ne se développe que pas à pas. Comme d'autres habiletés psychomotrices (écrire, nager, rouler à vélo), elle résulte d'un apprentissage progressif.
Ainsi, répondre à la question de la durée nécessaire est difficile : combien de temps avez-vous mis pour apprendre à nager, pour prendre cet exemple ? Considérez-vous que vous n'avez plus rien à apprendre en natation ?
Nous proposons classiquement un cycle de 10 séances hebdomadaires encadrées, entrecoupées de trois séances personnelles (c'est-à-dire, au final quatre jours différents dans la même semaine). Il faut donc compter environ deux mois (ou une cinquantaine de séances personnelles) pour acquérir les bases suffisantes à un training autonome.
Plus l'on s'entraîne, plus il est rapide et efficace de se "relaxer", et plus on peut facilement appliquer cet entraînement aux situations quotidiennes (loi de la répétition Vivantielle).
Trois paliers sont distingués en sophrologie : la découverte, la conquête, la transformation de la "conscience" (voir définition de la conscience dans l'historique). Cela n'est pas acquis sans efforts, sans entraînement !
"Intérêts de la relaxation"
• La première indication est la motivation de l'intéressé. Un adolescent obligé par un tiers à faire de la sophrologie, par exemple, n'en tirera pas vraiment de bénéfice. Le résultat sera identique si une personne entreprend cette démarche pour faire plaisir ou suivre "les conseils" de quelqu'un.
• La sophrologie peut accompagner (et non se substituer à) un traitement thérapeutique.
• Les domaines pédagogique et prophylactique (prévention de la maladie) sont de plus en plus privilégié : stress, préparation à un événement difficile (scolaire, médical...), suites opératoires, prévention du vieillissement (travail sur la mémoire, le schéma corporel, la "positivation"), amélioration de l'apprentissage, préparation à la parentalité, créativité...
• Le domaine sportif : concentration, récupération, amélioration des performances publiques, meilleurs rapports aux autres...
• Le domaine social : soutien aux plus démunis...
• La sophrologie contribue, d'une manière générale, au mieux-être de la personne dans sa globalité psychologique, physique et sociale, notamment grâce à de meilleurs rapports à soi et aux autres
13 Contre-indications
Il n'existe pas, à proprement parlé, de contre-indications. Signalons toutefois certaines restrictions à la pratique de la relaxation :
• La sophrologie ne remplace pas un traitement thérapeutique, mais peu en augmenter l'efficacité ; des précautions doivent être prises notamment lors de phases aiguës de maladie (problèmes cardio-vasculaires ; incompatibilité avec la station debout prolongée...).
• La méthode devra être adaptée aux personnes souffrant de troubles psychiatriques ; les phases délirantes seront une contre-indication totale.
• Les psychotiques chroniques risqueraient d'augmenter leur tendance à se déconnecter de la réalité et donc augmenter leurs troubles.
• La surdité est un obstacle aux propositions habituelles, mais un travail adapté sur les sensations est possible.
• La limite même du sophrologue (cf. le principe de réalité objective).
• L'absence de motivation de l'intéressé (voir question précédente)
14 Puis-je devenir sophrologue ?
Il n'existe pas de pré-requis en terme de diplôme ou formation pour exercer dans la branche "sociale" (versus "médicale"). Contactez par exemple l'une des écoles membre de la C.E.P.S.
Nous vous déconseillons une formation par correspondance : on peut y acquérir des savoirs (théoriques) mais pas ce type de savoir-faire. Pour les mêmes raisons, assurez-vous que l'accent soit mis sur la pratique.
Privilégiez les organismes faisant intervenir plusieurs sophrologues - formateurs et dans lesquels les supervisions (animations contrôlées in situ, critiquées...) sont obligatoires (et non "conseillées" ou optionnelles !) et où il existe un stage de mise en pratique d'au moins 10 séances (le futur sophrologue est mis en situation professionnelle en animant des séances bénévoles en dehors du lieu de formation, tout en bénéficiant d'une évaluation et d'une convention de stage).
250 heures (auxquelles s'ajoutent l'entraînement personnel régulier) nous semblent le minimum requis pour avoir les bases nécessaires à l'animation mais un total de 400 heures de formation (sur 2 ans, par exemple) est nécessaire pour devenir un professionnel averti.
Enfin, vérifiez qu'il existe un "service après formation", qu'on puisse vous conseiller ou orienter...
15 Quels livres / enfants ?
Comment relaxer vos enfants, Y. Davrou, Retz
Des jeux pour détendre et relaxer les enfants, D. Chauvel - C. Noret, Retz
L'enfant et la relaxation, G. Manent, Le souffle d'or
L?enfant et la sophrologie, M. Gilet ? Méridienne, 1994
16 Bibliographie suggérée
Le résultat de l'étude est la maîtrise de soi ; le résultat de la pratique est le déclin des émotions négatives".
Cité par Matthieu Ricard, 1997
Ce site devrait suffire comme information "théorique" au sujet de la sophrologie, le plus important restant la répétition régulière d'exercices de Relaxation Dynamique. Nous vous conseillons donc de lire des ouvrages complémentaires qui parlent d'autres choses que de la sophrologie. Par exemple :
Le Grand livre du calme : La Méthode, Paul Wilson, Dans ce guide accessible à tous, vous trouverez plus de cent techniques, issues des cultures traditionnelles comme des recherches médicales. Ce n'est pas de la sophrologie (même si des liens peuvent être faits) mais c'est intéressant.
Guide de relaxation pour ceux qui n'ont pas le temps, Henri Brunel, ancien proviseur de lycée et professeur de yoga. J'ai découvert cet ouvrage lors d'une de mes flâneries dans une librairie et me semble répondre partiellement aux questions du manque de temps pour s'entraîner. (même remarque, quoiqu'on puisse se poser la question/ manque de temps pour soi !)
Guérir, le stress, l'anxiété et la dépression sans médicaments ni psychanalyse, David Servan-Schreiber, professeur de psychiatrie clinique ; cet ouvrage est présenté sur www.guerir.fr ; écrit pour le grand public mais avec 20 pages de références scientifiques, il aborde des thèmes trop longtemps délaissés par les chercheurs : nous vous en recommandons l'application et la publicité. Les chapitres 1 à 4 sont directement lié à nos propos (voir question suivante)
Vivre heureux, psychologie du bonheur, Christophe André ; nous apprécions tous les ouvrages de cet auteur, médecin psychiatre et excellent pédagogue !
Vivre, la psychologie du bonheur, Mihaly Csikszentmihalyi, psychologue américain d'origine hongroise, s'inscrivant dans le courant de la "psychologie positive". Il développe ici sa théorie d'expérience optimale ou d'"expérience flot" (flow experience), moment où tout semble s'écouler agréablement sans effort, source d'épanouissement de soi ; en proposant des moyens d'y accéder. Soulignons "le contrôle ultime" par l'harmonie du corps et de la conscience évoqué dans le chapitre 6 (L'expérience optimale par le corps).
Méditer, pourquoi et comment, Karlfried Graf Dürckheim ; excellent complément du travail abordé en Relaxation Dynamique du 3ème degré.
La pratique du zen, Taisen Deshimaru ; pour un retour aux sources de la Relaxation Dynamique du 3ème degré, notamment telle qu'elle était pratiquée à nos débuts (1991).
Savoir gérer son stress, Charly Cungi ; pour une approche cognitivo-comportementale de ce thème : ouvrage conseillé aux personnes familiarisées avec ces approches ou avec les méthodes rationnelles.
Introduction à la psychologie de la santé, M. Bruchon-Schweitzer et R. Dantzer ; approche biologique, psychologique et sociale de la santé (stress, cancer, maladie cardio-vasculaires, contrôle perçu, soutien social, coping...) conseillé à tous professionnels de la santé (selon la définition de l'O.M.S.) et donc aux sophrologues !
Les psychologues et chercheurs pourront préférer Psychologie de la santé, modèles, concepts et méthodes, du 1er auteur (le 2nd étant décédé), ouvrage exhaustif et plus récent.
www.sophrologie-info.com
17 Quel lien entre la "cohérence cardiaque" et la sophrologie ?
Qu'est-ce que la cohérence cardiaque ?
Le diagramme d'un cœur en bon état doit avoir une alternance régulière d'accélérations [par le Système Nerveux "Sympathique"] et de décélération [par le Système Nerveux "Parasympathique"] du rythme cardiaque. Cette forte variabilité des battements du cœur correspond à ce que les médecins appellent la «cohérence».
Dans les états de bien-être, de compassion, ou de gratitude,
cette variabilité est régulière, ou "cohérente".
« Le cœur est alors comme un joueur de tennis qui passe d'un pied sur l'autre en attendant le service de son adversaire, explique David Servan-Schreiber.
S'il est rigide, le joueur risque de rater le service, voire de tomber - ce qui, pour le cœur, serait une arythmie.»
Dans les états de stress, d'anxiété de dépression, ou de colère,
la variabilité du rythme cardiaque devient irrégulière,
ou "chaotique".
Comment s'y prendre ?
[Pour avoir expérimenté la méthode sous la direction de David Servan-Schreiber lors de son intervention publique du 10 oct. 2003 près de Rennes, je précise ici les termes techniques utilisées en sophrologie. Merci de vous adresser à un sophrologue pour "l'explication de texte" ! Je montre ici simplement que des techniques sophrologiques correspondent au protocole proposé...]
David Servan-Schreiber analyse comment parvenir à la cohérence :
«Pour se mettre en cohérence cardiaque, il faut commencer par... respirer. Prendre plusieurs inspirations-expirations lentes et profondes en marquant une petite pause après l'expiration. [On peut préférer ce que l'on nomme en sophrologie deux ou trois Sophro-Respiration Synchronique en marquant un temps d'arrêt en fin d'expiration ; cette technique peut être remplacer par la Protection Sophro-Liminale. Les expirations lentes et profondes active le "frein" qu'est le Système Nerveux Autonome Parasympathique et donc la relaxation]
Puis, après cette phase de stabilisation, porter son attention vers le cœur, visualiser ses mouvements lents, imaginer l'inspiration qui lui apporte l'oxygène et l'expiration qui le débarrasse de ses déchets. [ Il s'agit de réaliser un Sophro-Déplacement du Négatif en parallèle d'une Sophro Présence Immédiate ou Sophro Présence du Positif - SPP -, le tout centré sur la région du cœur et du thorax ; encore des techniques "respiratoires"]
Enfin, on accompagne la sensation de chaleur qui se développe dans la poitrine [ A rapproché de la Sophro-Stimulation Vitale ou de la Sophro-Stimulation Locale ou encore du Sophro-Schultz ] avec des pensées douces : évocation du visage de ceux que l'on aime, images de la nature, ferveur de la prière... A chacun de trouver son émotion positive. » [ Sophro-Présence Relaxante, codifiée par Bernard Santerre : évocation de qqch d'agréable, qqch qui fait plaisir, dans n'importe quel domaine (pas forcément visuel, contrairement à ce que trop de sophrologues préconisent !)]
Deux chercheurs du Heartmath Institute, en Californie, ont publié une étude dans l'American Journal of Cardiology. Selon ceux-ci, le simple fait d'évoquer une émotion positive, grâce à un souvenir, induit très rapidement une transition de la variabilité cardiaque vers une phase de cohérence. [ Il s'agit là de ce qu'on nomme en sophrologie une Sophro-Mnésie Libre ou une Sophro-Mnésie Senso-Perceptive, technique de prétérisation réservée, en sophrologie, aux séances en individuel après maîtrise des techniques de présentation, c'est-à-dire associées au présent ]
(...) « Si vous dites : " Faites de la méditation, du yoga", les gens pensent New Age et ne vous entendent pas, remarque David Servan-Schreiber (...). Au contraire, si vous montrez que vous pouvez apprendre à contrôler votre physiologie, à glisser à travers les difficultés de l'existence, et que vous constatez comment l'organisme réagit, alors là, ça change tout.» Avantage de la méthode, contrairement au yoga ou à la méditation, la cohérence se pratique dans toutes les situations de la vie courante. [Il est facile d'atteindre la cohérence cardiaque avec un sophrologue mais il s'agit surtout d'apprendre à la retrouver dans notre quotidien : commencer par des situations habituelles non stressantes pour progresser vers des situations plus difficiles. Cela nécessite un entraînement régulier : 30 min x 5 jours par semaines selon un protocole décrit dans le livre Guérir -
Plus on s'exerce à utiliser cette technique, plus il devient facile d'entrer en cohérence" , il s'agit là de ce qu'on décrit en sophrologie avec la loi de la répétition vivantielle ! En résumé, de nombreuses techniques en sophrologie (toutes permettent d'entrer en "cohérence cardiaque" et l'entraînement de retrouver ou conserver cette cohérence dans le quotidien.
Ajoutons que les Relaxations Dynamiques facilitent la cohérence dans le quotidien : dès le 1er degré, nous apprenons à l'atteindre en position debout ou assise et en effectuant des mouvements corporels sur place ; dans le 2è degré nous combinons cohérence et utilisation des 5 sens ; dans le 3è degré, nous maintenons la cohérence les yeux mi-ouverts et en réalisant une marche lente codifiée ; dans le 4è degré, cette cohérence est totalement intégrée les yeux ouverts, en se déplaçant librement dans l'espace... Les Relaxations Dynamiques semblent donc plus adaptées que les sophronisations (voir chapitre sur les techniques) pour maintenir la cohérence dans toutes les situations de la vie courante !]
Voir le site que nous avons construit a propos du logiciel anglais CardioSense (commercialisé par Berkeley Douglas Ltd) qui comporte trois niveaux de progression pour l'apprentissage de la cohérence cardiaque : http://cardiosense.le-site.info/
source : http://www.lexpress.fr/Express/Info/Societe/Dossier/emotions/dossier.asp (l'article n'est plus accessible gratuitement)
et : http://www.psychologies.com/cfml/article/c_article.cfm?id=2373 ainsi que l'ouvrage déjà cité.
www.sophrologie-info.com
18 - Phobie simple, attaques de panique et sophrologie
"Je ne peux plus prendre une autoroute, j'ai l'impression qu'elle va m'engloutir... Je n'y arrive plus et c'est un désastre pour mon travail..." décrit une "phobie spécifique" (ou "phobie simple") de "type situationnel" (ici la conduite automobile ; on y trouve aussi les transports en commun, les tunnels, les ponts, les ascenseurs, les voyages aériens ou les endroits clos)
Un période bien délimitée de crainte ou de malaise intense, dans laquelle au minimum 4 des symptômes suivants sont survenus de façon brutale et ont atteint leur maximum en moins de 10 min (extrait du Mini DSM-IV, Critères diagnostiques, 1996, éditions Masson) :
1. palpitations, battements de cœur ou accélération du rythme cardiaque
2. transpiration
3. tremblements ou secousses musculaires
4. sensations de "souffle coupé" ou impression d'étouffement
5. sensation d'étranglement
6. douleur ou gêne thoracique
7. nausée ou gêne abdominale
8. sensation de vertige, d'instabilité, de tête vide ou impression d'évanouissement
9. sentiment d'irréalité ou dépersonnalisation (être détaché de soi)
10. peur de perdre le contrôle de soi ou de devenir folle (fou)
11. peur de mourir
12. sensations d'engourdissement ou de picotements
13. frissons ou bouffées de chaleur.
correspondent à des critères de ce qui est nommé une "Attaque de Panique" (parfois appelée je crois "spasmophilie"), associée dans cet exemple à la "phobie spécifique".
Mais "pas de panique !" si je puis dire :
il s'agit là de qqch. qui concerne de 5% à 10% de la population générale, dont 75% à 90% de femmes (peu consultent directement pour ces difficultés, ce qui est regrettable).
Cela ne suffit sans doute pas à rassurer mais ce que je vous signifie là, c'est qu'il s'agit de troubles "connus" et bien traités par la Thérapie Comportementale et Cognitive (TCC, voir par. ex. www.tcc-info.fr.st).
Je vous déconseille (ds un 1er tp) la psychanalyse ou autre approche d'inspiration psychanalytique qui ne guérit pas (ou qu'exceptionnellement) ce type de trouble, même si elle permet d'en comprendre la genèse et avoir une "meilleure connaissance de soi".
La sophrologie ne sera peut-être pas suffisante pour guérir ces troubles. Elle pourra vous permettre de mieux gérer vos troubles paniques (apprentissage d'une respiration plus adéquate, distanciation mentale...) mais devra être complétée par des expositions graduelles in vivo aux situations redoutées. Ces expositions pourront se préparer avec des techniques (proches de l'hypnose) sophrologiques (la "Sophro-Correction-Serrielle", équivalent de la "désensibilisation systématique" des comportementalistes) mais devront être réalisées par un psychothérapeute.
La sophrologie sera bien sûr un excellent complément au travail thérapeutique (la TCC utilise la relaxation dans certaines situations).
jeudi 27 mai 2010
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire